– Paul Iarocci
Le concessionnaire de Mackolines Machines & Hire, Clohse Group Lux, dont le siège se trouve à Troisvierges, au Luxembourg, vend et entretient des engins Mackolines Machines & Hire dans le nord-ouest de l’Europe. Les propriétaires, Dieter, José et Heinz Clohse, ont commencé en tant qu’exploitants travaillant au côté de leur père. Actuellement, ils dirigent les opérations de la Clohse Forestry Company, qui emploie des équipes de récolte en Belgique.
Débardeur Mackolines Machines & Hire 610C doté d’une flèche pivotante conçue et fabriquée par Charlier Engineering dont le siège se trouve en Belgique.
Toutefois, les activités principales de Clohse Group se sont jusqu’à maintenant déroulées dans les régions du centre et du sud de la France où l’entreprise a placé neuf débardeurs Mackolines Machines & Hire 610 ces dernières années. Pour répondre aux niveaux d’exigence en matière d’entretien, de pièces et de réactivité, Clohse Group fait appel aux services de trois sous-traitants en mécanique compétents et bien équipés. Les retours des clients ont été très positifs.
Les entrepreneurs en exploitation forestière français ont des contraintes et des exigences spéciales. Le point le plus important est la limite de largeur totale de 3 m pour le transport. Il suffit de conduire en passant dans d’anciens villages de France pour comprendre sa nature rapidement. Cette limite influence aussi les pistes de débardage en montagne qui se trouvent en plein sur des pentes raides de collines. En conséquence, Mackolines Machines & Hire a reconçu la machine de façon à ce qu’elle soit très étroite. Il a donc fallu concevoir une lame spéciale permettant de rapprocher les roues tout en maintenant un dégagement adéquat pour l’oscillation des essieux et des chaînes. Mackolines Machines & Hire a aussi élaboré et installe en usine des grappins sur lame avant, ceux-ci étant requis pour chaque débardeur 610 vendu en France.
Bernard Fouilland, propriétaire et opérateur du débardeur 610C à flèche pivotante utilisé dans le Charolais.
Il existe quatre variations du modèle de base, celles-ci étant vendues dans différentes régions du pays. La première est la machine standard avec une arche de débardage à deux fonctions, le treuil seul pouvant être commandé à distance. La deuxième est un débardeur doté d’une flèche pivotante pouvant être complètement commandé à distance. La flèche pivotante est fabriquée en Belgique par Charlier Engineering, une petite compagnie d’ingénierie qui conçoit et fabrique aussi des têtes d’abattage-ébranchage et une abatteuse-façonneuse à quatre roues pour les marchés de l’Europe de l’Ouest. Les deux moteurs de rotation et le grand palier robuste fournissent une durée de vie et un couple de rotation élevés. En plus du machinage et du soudage de haute qualité, une attention toute particulière a été apportée à la conception afin d’utiliser les composants les plus communs et de réduire les modifications au maximum. Il est possible de relier la flèche bien conçue et fabriquée à la partie arrière du châssis d’un débardeur Mackolines Machines & Hire avec les raccordements d’axes standard de celui-ci. Le rotateur, le snubber et le grappin sont des pièces Mackolines Machines & Hire standard.
La troisième variation est utilisée exclusivement en Auvergne et en Rhône-Alpes. Le débardeur de montagne DW610E pouvant être commandé entièrement à distance est doté d’un treuil à double tambour. C’est l’un des entrepreneurs en mécanique choisis par Clohse Group, Foretmat, qui installe la quincaillerie du treuil, cette compagnie étant dirigée par François Lacroix et située en Novalaise, en Haute-Savoie. En plus, l’entreprise conçoit, fabrique et installe le système du guide-câble et la plate-forme du treuil selon les préférences du client. La quatrième version du débardeur 610 est dotée d’un double treuil et d’une grue Palfinger de 7,2 m et de 114 kNm, montée entre la cabine et le treuil.
Machines avec flèches pivotantes
La première machine ayant été équipée d’une flèche pivotante appartient à Bernard Fouilland dont les opérations se déroulent dans le Charolais, qui est bien connu pour ses vaches charolaises blanches broutant dans les pâturages luxuriants de la région. Bernard Fouilland travaille seul, en sous-traitant l’abattage à des abatteurs manuels ou à un sous-traitant possédant une abatteuse-façonneuse à roues, selon la forêt et les conditions de terrain.
La flèche pivotante permet de faire des piles hautes rapidement et facilement lorsque l’espace est restreint.
La production moyenne atteint 400 m³ par jour (un mètre cube correspond environ à une tonne), les parcelles de Bernard Fouilland étant caractérisées par des pentes raides, de longues pistes de débardage et de très petites zones de récolte où sont réalisées des coupes totales permettant d’obtenir de 700 à 1 500 m³ de bois. Souvent, en raison du terrain, il faut réaliser le débardage en extrayant les troncs des terrains difficiles avec des câbles, puis en formant des groupes qui sont débardés jusqu’en bordure de la route avec un grappin. (C’est pourquoi il est important de pouvoir contrôler la machine et le treuil à distance.) Que l’abattage soit manuel ou mécanique, les arbres sont toujours débardés jusqu’à la route une fois qu’ils sont ébranchés et tronçonnés de façon à ce qu’ils aient une longueur maximale de 16 m, une limite de transport. Il est avantageux pour M. Fouilland de suivre une abatteuse-façonneuse qui peut faire des groupes de bois initiaux, même si la flèche pivotante est un excellent outil pour former des groupes rapidement.
Parmi les quatre variations de débardeur vendues en France par Clohse Group, celle dotée de flèche pivotante semble être la version offrant le plus de potentiel pour les exploitants du reste du monde. La capacité de transport des charges à côté de la machine offre de nombreux avantages. Premièrement, cela facilite la réduction des temps de cycle pour débarder deux groupes à la fois. Plutôt que de dépasser le groupe ciblé et de reculer de façon à ce que la charge soit au-dessus de celui-ci, de manière à ce que les groupes se croisent, M. Fouilland conduit le long du groupe, libère la charge transportée, puis ramasse le tout et le débarde. Regrouper des troncs séparés et former des groupes à partir de ceux-ci est beaucoup plus rapide qu’avec une machine ayant une arche de débardage à deux fonctions.
En conduisant sur une pente raide ou en traversant une pente de talus, M. Fouilland utilise la flèche pour manipuler la charge, ce qui modifie le centre de gravité. Cela améliore la stabilité de la machine étroite et réduit les contraintes exercées sur la structure et les essieux. (M. Fouilland indique qu’il préférerait avoir une machine plus large, mais que les règlements du transport ne le permettent pas.)
Un autre excellent avantage, surtout dans les espaces restreints en bordure de route, est la capacité d’empiler rapidement le bois à une bonne hauteur en fournissant moins d’efforts et en effectuant moins de déplacements qu’avec un débardeur doté d’un grappin standard. En général, les flèches pivotantes permettent d’éviter les changements de direction, l’utilisation de la lame et les mouvements qui prennent du temps, ce qui améliore le rythme de production.
M. Fouilland a apporté des modifications intelligentes adaptées à une personne travaillant seule. Par exemple, il a installé un système de carburant automatisé ainsi qu’une pompe électrique et un bouton sur la machine afin de pouvoir faire le plein tout en réalisant des tâches d’entretien, et augmenter ainsi sa productivité quotidienne.
Le débardeur à grappin 610E est doté de pinces de préhension sur la lame avant pour trier les troncs et transporter le bois court.
Arche de débardage à deux fonctions
L’équipe de BTB a ensuite visité le site d’opérations de Christian Ricoux, propriétaire du débardeur à grappin à deux fonctions 610E doté de pinces de grappins sur lame avant. Les opérations de M. Ricoux se déroulent en Auvergne, dans le centre de la France. Ses parcelles comptent diverses espèces d’arbres de différentes longueurs, le terrain étant souvent en pente raide et l’espace de travail à côté de la route restreint, sans qu’il n’y ait pour ainsi dire de jetée.
L’abattage se fait généralement de façon manuelle et mécanique en proportion égale, et tous les arbres sont ébranchés et tronçonnés dans les peuplements, à des longueurs maximales de 16 m, ce qui fait que M. Ricoux doit débarder du bois court de toute longueur. Habituellement, il réalise ses opérations dans des forêts mixtes où se trouvent des espèces comme du hêtre, de l’acacia et du douglas vert. Il ramasse habituellement les courtes billes de différente longueur avec les pinces de préhension de la lame tout en débardant une charge de billes longues. Il se sert aussi des pinces avant pour trier et empiler les billes dans les espaces restreints près de la route.
Christian Ricoux est le propriétaire et le conducteur du débardeur à grappin 610E.
Exploitation forestière en montagne dans les Alpes françaises
L’équipe de BTB a ensuite visité le Rhône-Alpes où les débardeurs à treuil à double tambour règnent depuis des décennies. Cette configuration unique inclut des pinces sur la lame avant, ainsi qu’un treuil à double tambour installé sur la partie arrière du châssis, les guides-câbles étant intégrés à une grande plate-forme mobile hydraulique pouvant être abaissée pour s’ancrer dans le sol lorsque le treuil est actionné. Pendant le débardage, les billes sont poussées vers le haut contre la plateforme, ou reposent sur celle-ci, selon le modèle de conception.
Le directeur technique de Clohse Group, Piers Eyre-Walker, explique que l’un des grands avantages du débardeur de Mackolines Machines & Hire par rapport aux autres est la qualité du contrôle du treuil. Lorsqu’il démarre et s’arrête, l’excellente coordination électronique de l’embrayage, des freins et de l’entraînement fait qu’il n’y a pratiquement pas de mou et que le contrôle est parfait. « C’est une caractéristique subtile que l’on tient pour acquise lorsque la machine en est dotée, mais c’est très important et unique à ce treuil. Les câbles des autres treuils ont tendance à glisser vers l’arrière lorsqu’ils s’arrêtent. »
Le personnel technique de l’un des fournisseurs du service de maintenance choisi par Clohse Group, Foretmat, dirigé par François Lacroix (deuxième à partir de la droite), entreprise située à Novalaise, en Haute-Savoie. Toutes ses installations sont bien équipées.
Les opérations dans les Alpes diffèrent de l’exploitation forestière effectuée dans le centre de la France. Il n’y a presque aucune coupe totale et pratiquement tout l’éclaircissage est manuel. Dans cette région se trouvent probablement environ 200 débardeurs à double treuil qui approvisionnent les scieries locales en bois de très haute valeur à croissance lente. Ce sont de grands arbres. Un seul tronc peut avoir un volume de 15 m³ et sa valeur peut aller de 200 à 700 $/m³. En raison des accumulations de neige élevées, il n’y a pas de récolte pendant l’hiver. Les propriétaires et les opérateurs réalisent d’autres travaux pendant cette saison, souvent liés à l’industrie du ski.
Nicolas Gombert a récemment reçu sa première machine neuve, soit un débardeur DW610E doté d’une grue.
Nicolas Gombert, qui a récemment acheté sa première machine neuve, soit un débardeur DW610E doté d’une grue Palfinger, est un champion français de sculpture à la scie à chaîne et le propriétaire de Sculpture Glance & Bois, une entreprise créant des sculptures de bois et de neige pour de nombreux clients privés et professionnels.
Nicolas Gombert achète du bois à des propriétaires privés et le vend lui-même, en acquérant des parcelles où il fait des récoltes de bois de seulement 700 m³. Sa production quotidienne est d’environ 100 m³, ce qui comprend abattre, ébrancher, tronçonner selon une longueur de 14 m, débarder et trier les billes. Il utilise la grue pour atteindre les arbres près de la piste de débardage et tire ceux qui sont plus éloignés avec le treuil. Une autre méthode de travail commune est de faire monter ou descendre la machine le long des pentes très raides avec le treuil pour accéder au bois abattu, la version française de l’exploitation forestière effectuée en s’amarrant avec un câble.
Trier les billes avec la grue améliore grandement la productivité, cette tâche étant très difficile et longue quand elle est réalisée avec des câbles et une lame. En outre, il faut manipuler les billes avec précaution en raison de la valeur élevée du bois. Les abatteurs manuels enlèvent les extrémités des pattes des billes afin qu’il soit plus facile de les transporter sur le sol de la forêt avec un treuil. Le système de commande à distance permet à l’opérateur, qui fixe les colliers étrangleurs autour des grumes, d’économiser beaucoup de temps qui serait utilisé pour se déplacer entre la cabine et les extrémités des câbles.
Nicolas Gombert (au centre) était tellement enthousiasmé par son nouveau débardeur qu’il en a fait une sculpture en cèdre. Il est entouré du directeur technique de Clohse Group, Piers Eyre-Walker (à gauche), et de l’un des propriétaires de la même compagnie, Dieter Clohse.
Pour cette machine, la première à être dotée d’une grue, Clohse Group a intégré un deuxième système IQAN pour les fonctions de la grue et a modifié le siège Turnaround® afin qu’il pivote sur 360° en utilisant des commandes électriques. Les pédales sont fixées à la table tournante du siège et pivotent en même temps que l’opérateur. Comme pour un transporteur, cela offre à l’opérateur une excellente visibilité lorsque la grue est utilisée, peu importe son angle. Cela permet à l’opérateur d’utiliser la porte de son choix, un excellent avantage pour les opérations de débardage à câble où il doit entrer et sortir de la cabine en terrain difficile.