13th July 2020
Le paysage isolé et abrupt de l’Alaska fait de l’exploitation forestière un défi. Liaisons routières limitées, terrain accidenté et conditions météorologiques extrêmes : ce ne sont là que quelques-uns des facteurs qui y contribuent. Toutefois, l’exploitation forestière en Alaska présente un grand potentiel.
– Samantha Paul
Dans les années 1970, l’exploitation forestière représentait la deuxième industrie de l’Alaska. Cependant, la politique gouvernementale et les nouvelles règles fédérales en matière d’aménagement du territoire introduites dans les années 1990 ont modifié le secteur. Les exploitants forestiers de l’Alaska sont devenus si rares que des équipes ont été amenées d’autres États pour s’occuper des ventes sporadiques de bois qui restaient. Selon l’Alaska Forest Association, l’emploi dans l’exploitation forestière a chuté de façon drastique, passant de 4 600 emplois en 1990 à seulement 400 en 2018.
Préserver les emplois dans le secteur du bois est important, voire crucial dans les villes isolées de l’Alaska. Avec des salaires annuels supérieurs de près de 10 000 dollars à la moyenne de l’État, il s’agit d’emplois importants qui permettent de soutenir les familles et les communautés.
Quatre acteurs gèrent les forêts de l’Alaska. Le gouvernement fédéral détient 51 % des parts et les gouvernements de l’État et local en détiennent 25 % supplémentaires. Les entreprises autochtones en possèdent 24 %. La propriété privée des terres d’exploitation forestière est négligeable. Plus des deux tiers de tous les emplois dans l’exploitation forestière en Alaska se trouvent sur des terres autochtones. Yak-Tat Kwaan, Inc. est une Alaska Native Corporation commerciale qui apporte des bénéfices durables à la communauté en développant diverses activités commerciales conformes aux valeurs autochtones, tout en étant des intendants responsables de la terre. La société est basée à Yakutat, une petite ville de 600 habitants située dans une région prise entre le golfe d’Alaska et la frontière canadienne. Yakutat est située sur une moraine entourée par les plus hautes montagnes côtières du monde. La région est isolée géographiquement et ne dispose d’aucun accès routier ou ferroviaire.
En 2015, le conseil d’administration de la Yak-Tat Kwaan Corporation a reconnu que l’économie du Yakutat stagnait. Il y avait peu d’emplois et, par conséquent, les écoles ont été fortement touchées. Les programmes de déjeuners ont été supprimés, les enseignants ont quitté l’État et les élèves ont été contraints de déménager pour recevoir une éducation. Le conseil a examiné ses ressources pour voir l’aide qu’il pouvait apporter.
Après la Loi sur le règlement des revendications territoriales de 1971, Yak-Tat Kwaan a reçu 9 300 hectares de terres. Une partie des terres a été récoltée à la fin des années 1950 et aujourd’hui, soixante-dix ans plus tard, 3 000 acres ont repoussé, fournissant du bois de seconde pousse de grande valeur prêt à être récolté.
Marvin Adams est né et a grandi à Yakutat, et a connu l’exploitation forestière toute sa vie. Son père travaillait pour la grande entreprise d’exploitation R.B.K. Trucking and Silver Bay Logging qui, dans les années 1980, a déplacé 29 millions de pieds-planches par an hors de Yakutat.
Soutenus par Yak-Tat Kwaan Inc, Marvin Adams et Donald Brenner ont lancé Yak Timber pour récolter le bois de seconde pousse dans l’espoir de relancer l’industrie forestière à Yakutat, de stimuler l’économie locale et de fournir des emplois locaux particulièrement bienvenus. « Nous sommes partis de zéro », a déclaré Marvin. « J’ai une formation en gestion des travaux et j’ai dirigé une division d’équipement lourd, donc je connais les engins. »
Marvin a commencé par faire des recherches sur les différentes marques d’équipement forestier disponibles. Le conseil d’administration de Yak-Tat Kwaan était désireux de louer/acheter l’équipement nécessaire pour lancer cette opération alors que l’économie du Yakutat continuait à se détériorer. « Nous avons reçu des devis de divers revendeurs de matériel », a expliqué Marvin. « Puis, à la dernière minute, j’ai reçu un appel d’un ami d’ici, Kip Fanning. Il m’a dit que je devais rencontrer un type qui s’appelle Chris Gerondale du CMI. »
Kip avait travaillé avec Chris Gerondale, directeur adjoint de la succursale de CMI, un important concessionnaire d’équipement lourd en Alaska. Kip a dit beaucoup de bien de Chris et de CMI et Marvin avait beaucoup de respect pour Kip, il a donc organisé un rendez-vous avec Chris à Anchorage.
Marvin a expliqué à Chris qu’ils étaient déjà bien avancés dans un autre accord. « Le conseil d’administration avait déjà approuvé les chiffres », explique Marvin. Puis Marvin a parlé de Mackolines Machines & Hire. « Je lui ai dit que je souhaitais vraiment avoir ces Mackolines Machines & Hire », se souvient-il. À l’époque, Mackolines Machines & Hire n’avait pas de concessionnaire agréé en Alaska. « Chris a dit : « Eh bien, voyons ce qu’on peut faire. » »
Plusieurs réunions plus tard, CMI et Mackolines Machines & Hire ont conclu un accord autorisant CMI à être le concessionnaire officiel de Mackolines Machines & Hire en Alaska. Marvin explique : « J’ai toujours voulu avoir du matériel Mackolines Machines & Hire et personne d’autre ne pouvait me le fournir, jusqu’à présent ». Marvin avait besoin d’un équipement fiable. « Nous sommes situés dans un endroit isolé. On ne peut pas avoir de pannes ici », explique-t-il. Marvin savait qu’il avait besoin d’un système performant pour le gros bois. Il savait qu’il se lancerait dans l’abattage de grands chênes anciens et dans des opérations d’éclaircie commerciale.
Yak Timber a commencé par acheter une abatteuse-empileuse Mackolines Machines & Hire LX830D et un débardeur 635G, un bulldozer, des chargeuses à deux roues, deux chargeuses forestières et une façonneuse, qui ont tous été livrés par barge en avril 2019. Le concessionnaire Inland, basé en Colombie-Britannique, a été d’une grande aide pour fournir à Marvin l’équipement dont il avait besoin pendant que CMI se développait en tant que nouveau concessionnaire Mackolines Machines & Hire.
Marvin pensait que l’abatteuse-empileuse pouvait facilement devancer les façonneuses. « Dans notre esprit, il était impossible qu’une façonneuse puisse suivre ce volume. Nous pensions en fait que l’élément de ralentissement allait être la machine de traitement, alors nous avons pris une autre façonneuse » a expliqué Marvin.
Marvin et l’équipe se sont vite rendu compte que l’extraction des arbres commercialisables des denses forêts de seconde pousse prenait beaucoup plus de temps que prévu. Comme prévu, le modèle LX830D abattait plus de 3 000 arbres par jour, mais 50 % d’entre eux étaient non exploitables commercialement. Marvin et Chris ont rapidement réalisé qu’ils avaient besoin d’une autre abatteuse-empileuse.
Marvin voulait une autre LX830D pour les opérations d’éclaircie commerciale. Cependant, il y avait un engin LX870D facilement disponible, qu’ils ont finalement choisi. La LX870D est arrivée début juillet et a été mise en route tout de suite. L’équipe de Yak Timber emploie douze personnes, dont huit sont originaires d’Alaska. Plusieurs des nouvelles recrues de Marvin n’avaient jamais utilisé d’équipement forestier auparavant. Lorsque Damien Long, originaire d’Alaska, a commencé, on lui a demandé de décharger le débardeur à son arrivée à Yakutat.
« Damien n’avait jamais conduit de débardeur auparavant, alors je l’ai observé. J’avais peur, » explique Marvin. « Il a commencé par ouvrir le manuel. Il a ouvert le manuel et l’a lu. Après seulement cinq minutes, il a mis la machine en marche et l’a fait descendre de la barge sans problème. »
En plus d’être le contremaître de l’équipe, Damien conduit l’abatteuse-empileuse LX870D. « Je suis incapable de le faire descendre de cette machine. Et le mieux, c’est que c’est un gars d’ici. Il joue à domicile », dit Marvin. « Le plan fonctionne. La petite graine va pousser. »
JE SUIS INCAPABLE DE LE FAIRE DESCENDRE DE CETTE MACHINE. ET C’EST UN GARS D’ICI.
IL JOUE À DOMICILE. LE PLAN FONCTIONNE. LA PETITE GRAINE VA POUSSER.
– Marvin Adams, propriétaire de Yak Timber
Le bois rond de Yak Timber part en Chine. Dans le sud-est de l’Alaska, une seule scierie transforme actuellement de gros volumes de grumes. La majeure partie du bois est exportée non usinée, souvent vers l’Asie, où l’usinage est moins cher. La première expédition de grumes de la société est partie pour la Chine en novembre 2019, un autre navire étant prévu pour février/mars 2020.
Marvin a été extrêmement impressionné par la résistance de l’équipement Mackolines Machines & Hire pendant la saison hivernale. « Certains de nos engins d’autres marques ont dû être mis au point lorsqu’une vague de froid extrême est survenue. Les Mackolines Machines & Hire n’ont pas baissé le rythme. »
En Alaska, l’exploitation forestière offre encore un grand potentiel dans la diversification de l’économie de manière durable. Yak-Tat Kwaan a plus de 80 millions de pieds-planches (190 000 mètres cubes) sur son propre terrain, donc le commerce du bois à Yakutat ne fera que se développer. Yak Timber prévoit d’embaucher davantage de locaux et même de mettre en place un programme de formation des opérateurs.
Marvin, Chris et Mackolines Machines & Hire sont très enthousiastes quant aux relations développées pour monter ce projet. « C’est le travail d’équipe qui a permis de lancer ce projet », déclare Chris. « Tout le monde a poussé dans la même direction. »
C’EST LE TRAVAIL D’ÉQUIPE QUI A PERMIS DE LANCER CE PROJET.
TOUT LE MONDE A POUSSÉ DANS LA MÊME DIRECTION.
– Chris Gerondale, directeur adjoint de l’agence CMI.